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Esprit critique : 5 conseils clefs pour le rendre automatique en 2022
Adopter une pensée critique s’apprend et se réapprend. Cette compétence se développe et s’entretient, devrait même devenir un automatisme dans les organisations.
L’enjeu est important car cette capacité permettra d’évoluer et de doter les collaborateurs de nouvelles aptitudes cognitives. Cela évitera aussi d’être en concurrence directe avec des intelligences artificielles, qui elles, apprennent à discerner le vrai du faux.
L’esprit critique, qu’est-ce que c’est ?
L’esprit critique est l’association d’une « pensée » et d’une attitude « critique ».
C’est la combinaison d’un état d’esprit avec un ensemble de bonnes pratiques et d’attitudes permettant de la nourrir et de la renforcer.
Avoir un esprit critique n’est pas de juger mais de réfléchir avec discernement pour être en mesure de développer des connaissances de manière rationnelle et autonome.
Par exemple, quand je réagis aux notifications de ma messagerie électronique, suis-je autonome dans la décision de consulter mes emails ou est-ce que ma messagerie ne me dicte -t-elle pas d’agir ?
Concrètement, il s’agit d’adopter des raisonnements en ayant une analyse fine des informations que je collecte, des outils numériques que j’utilise au quotidien, des situations complexes auxquelles je suis confronté(e).
La pensée critique permet de se préserver de toute simplicité, de tout raccourci, de toute idée reçue, ou encore de toute certitude qui seraient le fruit de croyances ou d’énoncés sans argumentation.
A quoi sert l’esprit critique au travail ?
Techniquement, l’esprit critique peut vous être utile dans plusieurs situations :
– Pour mettre en place une veille active sur des sujets, en contrôlant les sources et les auteurs.
– Pour identifier les idées reçues sur un changement organisationnel ou fonctionnel
– Pour décider et trouver des solutions adaptées à une problématique complexe (par exemple dans une situation de crise).
Voici 5 conseils pour développer votre esprit critique
Avoir un esprit critique demande de la méthode, du temps et de l’attention.
Pour acquérir et entretenir cette métacompétence, plusieurs bonnes pratiques sont à votre portée.
1- Analysez comment vous raisonnez individuellement et collectivement
Tout jugement humain est subjectif. Aussi, avant d’analyser ce qui vous entoure, commencez par prendre le temps de comprendre comment, vous, vous raisonnez notamment en utilisant l’échelle d’induction. Comment est né ce raisonnement sur ce sujet ? Remontez le temps. En quoi ceux-ci peuvent-ils éventuellement affecter votre jugement ?
En effet, essayez de prêter attention à vos « distorsions cognitives » (choses qui peuvent vous faire voir le monde de manière biaisée) qui auraient tendance à limiter, inconsciemment votre pensée critique. Par exemple, avez-vous tendance à faire preuve d’objections sur certains changements ou de blocages (attitude négative, de refus), à sur-généraliser trop rapidement, etc.
En comprenant comment vous raisonnez, vous serez en mesure de prendre du recul sur certaines situations, détecter d’éventuels biais cognitifs et élargir votre connaissance.
2- Apprenez à remettre vos connaissances en question
Il s’agit de réapprendre à ne pas considérer une information comme vraie avant de l’avoir étudiée vous-même, même si cela peut vous demander du temps et de l’énergie.
Pour commencer, ne soyez pas trop affirmatif(ve) dans vos croyances. Remettez en cause toutes vos affirmations, qui sont la base de l’esprit critique. Beaucoup peuvent s’effondrer par une analyse un peu plus poussée. Par exemple : pourquoi pensons-nous encore qu’il y a un cerveau gauche et un cerveau droit alors que les découvertes sur le fonctionnement du cerveau nous invite à reconsidérer ce mythe ?
Evitons aussi de considérer que tout est fixé dans le marbre. Toute information est dynamique c’est-à-dire qu’elle évolue de manière permanente.
Enquêtez sur les informations qui ne sont pas réellement argumentées et pour lesquelles vous pouvez avoir un doute ou une incompréhension. Si vous n’êtes pas entièrement convaincue de l’explication recueillie, demandez à votre interlocuteur de développer son raisonnement. Si, à l’inverse, un fait vous paraît exact, lisez davantage à son sujet ou bien faites-en l’expérience vous-même.
En développant l’art du questionnement, vous pourrez réinterroger les problématiques, révéler des croyances ou des dogmes dans votre organisation ou considérer que cette information mérite d’être partagée ou pas sur un réseau social.
3- Ne vous limitez pas à une seule information.
On est rarement limité(e) à une seule version ou à une seule opinion.
Aujourd’hui, de nombreuses informations que nous collectons, sur le web ou sur les réseaux sociaux sont incertaines parce qu’elles ne sont pas toutes vérifiées.
Face à cette réalité, ne négligez aucune recherche de précisions, déterminez toutes les pistes qui sont à votre portée pour déterminer la fiabilité et le degré de probabilité de l’information.
Vérifiez-les ensuite leur source, la date de publication, leur auteur et les termes utilisés. Cela vous permettra de faire face de façon plus habile aux informations traitées au quotidien, soit sur les chaines d’information continue, soit sur le web.
En étant critique, vous serez capable d’identifier toutes les fake news et d’alerter si nécessaire vos collègues.
4- Apprenez à penser autrement
Face à une situation difficile ou complexe, nous adoptons un raisonnement analytique. Nous cherchons les causes au problème. Or face à la complexité de certaines situations, il convient d’adopter une analyse systémique, globale et de ne pas raisonner en isolant le phénomène complexe à lui-même.
Adoptez un raisonnement en utilisant les outils d’analyse systémique, notamment en analysant les effets de chaque composante du problème, regarder les interactions du problème avec son environnement ce qui vous assurera à coup sûr de ne pas envisager une décision qui serait pire que le problème initial.
En vous adaptant votre mode de raisonnement à la nature du problème, vous prendrez le temps nécessaire d’adopter les décisions les plus adaptées à la situation complexe observée à l’instant T.
5- Sortez des idées reçues et écoutez activement ce qui dit
Aucun dogme ou croyance n’est bon ou mauvais. Il s’agit néanmoins d’en avoir conscience et de les révéler. Pour développer votre esprit critique, prenez l’habitude de reformuler ce que vous entendez et poser des questions sur ce que vous entendez.
La reformulation vous permettra de vérifier que ce qui est dit a du sens pour vous et cela développera votre attention sur les informations que vous entendez.
En utilisant une palette de méthodes, comme le fait de se réinterroger sur ce que l’entend, permet d’éviter les malentendus, les quiproquos et de développer de nouvelles capacités cognitives comme la concentration et l’attention.