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Et si former, était un métier du soin (Care)?
Le concept du Care est un sujet encore peu abordé dans le secteur de la formation.
Durant toute la crise sanitaire, il y eut de nombreux appels par des philosophes comme Cynthia Fleury, à la mise en place d’une « société de l’attention à l’autre » et recentrée sur l’empathie…
Dans ce cas, vous me direz… dans le champ de la formation, le care est au centre des pratiques pédagogiques ? Porter attention aux besoins des apprenants, faire preuve d’empathie vis à vis des apprenants dans le déroulement d’une journée de formation, surtout en distanciel sont le quotidien d’un(e) formateur ou d’une formatrice.
Oui dans un sens mais les principes du Care peuvent peut-être nous guider à aller plus loin dans l’amélioration de nos pratiques pédagogiques.
Concrètement, c’est quoi le CARE ?
Le concept de care ou caring se définit comme la capacité à s’occuper d’autrui. En français, on le traduit malheureusement par « Prendre soin » ce qui nous conduit à l’associer aux métiers du médical et du curatif. Ceci est logique, car la compétence du soin a évolué aux XVIIIème siècle sur les métiers de la santé.
Pourtant le verbe Soigner, c’est avoir la compétence de capter des informations. C’est ce que disait le philosophe Bernard Stiegler : Penser, c’est soigner les gens.
Soigner, c’est développer des savoir-faire qui permettent par exemple de gérer l’espace, le temps, les mouvements (activités logistiques, économiques, organisationnelles et domestiques), qui débouchent aussi sur le « prendre soin » du groupe (activité sociale et relationnelle non exempte de conflits et d’ordre) et qui, enfin, permettent de prendre soin de l’humain dans les activités de la vie quotidienne (développement personnel, aide à domicile etc.).
Finalement, soigner représente une variété infinie d’activités.
En quoi Former, ce serait un métier du soin ?
En formation, soigner c’est savoir développer un esprit critique pour capter les bonnes informations, savoir explorer un concept pour trouver de nouvelles idées, se questionner et utiliser les bonnes méthodes pour débloquer une situation de travail.
En tant qu’organisme de formation, le CARE nous oblige à réfléchir dans nos pratiques pédagogiques à ce qui compte vraiment dans une action de formation.
Au niveau de l’agence, nous avons cherché à « soigner » d’une certaine façon les organisations, en les dotant d’une boîte à outils d’idéation et les conduire à appréhender la résolution de problèmes complexes, en s’appuyant sur la créativité et le collectif.
En formation, le care peut se décliner en 4 étapes
1 – Se soucier de l’apprenant dans sa capacité à apprendre à apprendre, à se concentrer, à maitriser les outils numériques pour rentrer en classe virtuelle…
2 – Prendre en charge la personne tout au long de sa formation par des consignes sur la prise de note, par sa capacité à travailler avec les autres, en le guidant à gérer son temps, notamment s’appuyant sur des techniques comme Pomodoro ou sur l’intégration de pauses après chaque grande séquence pédagogique,
3 – Prendre soin de l’apprenant dans sa capacité à exprimer ce qu’il perçoit ou ce qu’il ressent ou comment il se positionne sur la situation de travail par exemple avec des outils comme l’arbre à personnages.
4 – S’intéresser à comment le salarié reçoit la formation et en l’aidant à se projeter dans des situations de travail notamment en utilisant des modalités de formation comme l’AFEST.
Si former est un métier de soin, il devrait être placer en première ligne !
Le Care n’est pas un catalogue de techniques ou de méthodes. Pour la philosophe Cynthia Fleury, le Care, c’est tout ce qui nous permet d’être ensemble, tout ce qui fait lien, tout ce qu’on appelle le « capital social ».
Et très honnêtement, en ces temps de crises et de conflits, les formateurs et les formatrices sont ceux qui devraient être en première ligne.